Sous l’étoile polaire
Auteur·e·s
Diana Andrei
Publié le :
29 novembre 2024
Quand les femmes réclament leur place au sommet
Dans l’ombre des institutions, des victoires discrètes se dessinent, silencieuses, mais puissantes. En effet, chaque échelon gravé par une femme s’accompagne d’un murmure d’espoir qui traverse les couloirs du pouvoir. Ces victoires sont sans bruit, mais elles illuminent peu à peu le paysage politique. L’étoile polaire brille au-dessus de cette marche, non comme un signe de trêve, mais comme un rappel poignant : la lutte pour l'égalité ne s’arrête jamais, elle ne fait que continuer.
Et cette étoile polaire, brillant au-dessus des aspirations féminines, symbolise moins une victoire assurée qu’un appel à l'union, une invitation à dépasser les frontières invisibles qui animent encore les ambitions.
Kim Campbell, en 1993, fut cette flamme qui perça le voile d’un monde politique fermé. Ce fut la première femme ministre du Canada; elle a ouvert une brèche là où tout semblait immuable. Mais, comme une comète traversant le ciel, sa lumière n’a brillé qu’un instant. Depuis, le Canada observe un silence assourdissant : aucune autre femme n’a emboité son pas et la place qu’elle avait conquise est redevenue un territoire isolé dans un océan masculin.
Ailleurs, les choses bougent, c’est vrai. Dans d’autres pays, comme la France, des lois viennent poser des pierres là où les mots manquaient. On parle de quotas, de parité, de justice, comme si l’égalité pouvait être imposée par décret. La législation, cette main de fer bienveillante, tente de forcer le destin, de construire des ponts là où les ponts n’ont jamais été imaginés. Cela dit, si les lois peuvent ouvrir les portes, elles ne peuvent pas encore changer les regards. Elles ne peuvent guère effacer les doutes qui accueillent chaque femme accédant à des fonctions de pouvoir.
Le véritable défi n’est-il pas là ? Car le pouvoir n'est cédé que sous la pression du temps et des volontés. Et cette étoile polaire, brillant au-dessus des aspirations féminines, symbolise moins une victoire assurée qu’un appel à l'union, une invitation à dépasser les frontières invisibles qui animent encore les ambitions.
Aujourd’hui, chaque femme qui atteint un sommet ouvre un chemin, mais aussi une question : combien de temps encore ces victoires individuelles seront-elles vues comme des anomalies ? Combien de Kim Campbell, de pionnières et de battantes devrons-nous encore célébrer, avant de simplement considérer leur place comme légitime et naturelle ?
Combien d’étoiles faudra-t-il planter avant que la paix, l’égalité vraie et non imposée, devienne la norme ? En attendant ce jour, les femmes poursuivent leur ascension, tantôt à pas feutrés, tantôt en faisant résonner leurs voix, mais toujours avec une détermination inébranlable. Chaque pas, chaque victoire, chaque élection, chaque nomination est une pierre de plus posée sur le chemin vers l’égalité. Et peut-être qu'un jour, sans même que l'on y pense, cette étoile polaire brillera haut dans le ciel, non plus comme un signal de revendication, mais comme une marque de respect, d’acceptation, et surtout, d’accomplissement. L’étoile polaire, aussi connue comme l’étoile du Nord, est un repère unique qui a guidé les voyageurs pendant des siècles, toujours fixe dans le ciel, montrant invariablement la direction à suivre. Elle symbolise la constance et l’espoir dans les moments de doute ou d’égarement.